13 juillet 2008
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22:14
En cette fin de semaine, à l'heure des grands embouteillages, je suis allé au zoo de Fresnes tailler la bavette avec Black
Beary, le Baribal de la fosse aux ours. Il m'a, en particulier, donné son avis sur les festivités du 14 juillet et autres dommages collatéraux !...
Mais le mieux est que je lui laisse la parole :
GRrrrrr mmhmmm grrrtmutTttt rrrrrooOorrmm Phlllllmp nm ! Hunnnmmoot ch grrrrrrrR pffffftm...
Oups, excusez-moi, j'ai oublié de brancher le décodeur !... :o/
Ah oui, c'est mieux ! :-)
Je disais donc que je tenais tout d'abord à te remercier, Philippe, d'être passé me voir dans la fosse (la vraie !) et, surtout, de me laisser exprimer mon émoi sur ton grrrlog.
Concernant donc cette drôle de tradition du 14 juillet, je dois dire que je suis assez perplexe et, malgré les années, j'ai de plus en plus de mal à m'y faire.
Bon, la musique, les lumières scintillantes et colorées dans le ciel nocturne orangé, les "Oh, le Label Rouge", "Wouaaa", "Oooh", "Haaaaaa", "Oh non !... Il pleut !..." : pourquoi pas ! Même si je préfère, et de loin, le souvenir des belles et grandes aurores boréales de mon enfance qui, aux confins de ma forêt d'épinettes noires, se réfléchissaient sur le miroir de silence des lacs piqués d'étoiles...
Donc, la musique, la lumière en pluie et tout ça, je veux bien !
Mais le vacarme qui va systématiquement avec, alors là, ça dépasse mon pauvre entendement ursin !
Il faut dire que depuis quelques années ça empire. Ça commence maintenant une bonne semaine avant (et ça continue encore un bout... jusqu'à épuisement des stocks !...).
Oh, il y en a peu les premières nuits. Une ou deux, tout au plus, mais plutôt après minuit, quand tout le monde dort... Et ça augmente doucement au fur et à mesure que le jour officiel approche.
Tenez ! Dans la nuit de vendredi à samedi : 3 ! Proches ! Violentes ! Et à 2:30 du matin ! Le pire, c'est qu'on attend la suivante, se demandant si elle sera plus forte ou pas, qu'elle n'arrive point et qu'on ne se rendort pas.
Comment ?...
... Les explosions ! Je parle des explosions, bien sûr !....
Boummm ! Pan ! Tatatatatatata ! Fiiisssssssssssss...VlaoOomm !
Silence...
Trêve
Répit
BaooOOoooummmm !!!!
Et bien moi, en plus du fait que ça m'empêche de dormir (ou que ça me réveille en sursaut, ce qui est pire), ça ne me rappelle que des choses pas très agréables :
la chasse, les attentats, la guerre !...
Bon, moi, ours, la chasse, je dis : pourquoi pas ?!...
C'est vrai, tout le monde n'a pas un gardien qui lui balance tous les jours dans son auge une grosse portion de pâté de saumon d'élevage.
C'est vrai !
Mais dans ce cas, c'est un coup sec... Pan !
Deux, éventuellement, et puis c'est tout !
Enfin, pour la vraie chasse, celle que les faisans ne connaissent pas !...
Mais ce que je ne comprends pas, mais alors vraiment pas, c'est cette irrésistible pulsion qui pousse certains humains à jouer à la guerre, faute de la pouvoir faire.
OK, 14-18, les obus, les soldats sans tête qui courent encore, les tranchées, la boue, le froid, les gaz, la peur... c'est un peu oublié.
Le Vietnam, les hélicos, les bombes, la jungle, le napalm... c'est un peu du passé.
Mais, bon sang, le Kosovo, le Liban, le Rwanda, l'Afghanistan, l'Irak, la Tchétchénie, le Darfour, les tours jumelles et j'en passe (j'en passe beaucoup (malheureusement beaucoup)), ça ne leur suffit pas !
Et dire qu'ils appellent ça : "faire la fête" (...faire la fête à qui ?...)
Alors moi, chaque année à cette époque, pendant qu'une poignée d'écervelés s'amuse à déchirer l'espace nocturne des cités, des rues, des quartiers à coups brutaux de décibels, je ne peux m'empêcher de penser que d'autres humains, exactement au même moment, rasent les murs pour éviter les snipers ou s'enferment dans des caves en priant pour que leur tour ne vienne encore pas cette fois-là.
BaOUmmmmmmm !
Aller, sur ce, moi, Black Beary, ours, je retourne au fond de la fausse caverne de ma petite fosse en vrai ciment pour essayer de rattraper mon manque de sommeil.
J'ai le fil interrompu d'un rêve de myrtilles et de liberté à retrouver !
Ah, au fait, Philippe ! Cet été, si tu vois une belle et grande aurore boréale qui, aux confins d'une forêt d'épinettes noires, se réfléchit sur le miroir de silence d'un lac piqué d'étoiles... pense à moi !
Et reviens me voir cet automne pour me raconter, ça me fera plaisir... Grmmmh :-)
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Je dois dire que je partage assez le point de vue de mon ami B.B. le B. ; bien que cette année les bâtons de poudre et de papier se soient faits plus rares dans mon quartier. Les solderies, supermarchés et cafés respecteraient-ils enfin les interdictions de vente ? En tout cas, pour plus de tranquillité, ce soir de 13 juillet et demain soir 14, je m'en vais dormir au vert !
@ bientôt
Philippe
Philippe